Marc LAFERRIÈRE
(Saxophoniste soprano – Chef d‘orchestre)
Né à Paris (France) le 15 janvier 1935
Son nom complet est Marc JULIEN-LAFFERIÈRE
Il commence par apprendre la trompette, et c’est sur cet instrument qu’à quatorze ans il débute dans l’harmonie de son collège.
Rapidement il prête une oreille attentive aux disques de ses frères aînés : Claude LUTER et Django REINHARDT.
Cette musique l’attire.
Il achète un premier disque, puis un second, puis d’autres…
À seize ans il abandonne la trompette pour le saxophone alto qu’on lui a prêté, mais c’est Sidney BECHET qui l’intéresse le plus.
Dès l’année suivante il loue un saxophone soprano et ne tarde pas à créer son premier orchestre de style Nouvelle-Orléans au lycée d’Orléans.
Par la suite il « monte » à Paris pour suivre des études de Droit.
Il étudie sérieusement, mais cependant n’oublie pas le jazz.
Il fait la connaissance de plusieurs musiciens, notamment les « Dixie Cats » de Richard BENNET dont le clarinettiste est Stéphane GUERAULT et le bassiste un certain Nino FERRARI qui deviendra le chanteur Nino FERRER.
Il commence alors à fréquenter les clubs de jazz du quartier latin et de St Germain des Prés : « Les Trois Mailletz », « Le Riverside » où se produisent des musiciens américains comme Albert NICHOLAS ou Bill COLEMAN, mais aussi « Le Bidule », « Le Kentucky », « Le Blue Note », « Le Tabou » cher à Boris VIAN et le mythique « Caveau de la Huchette ».
Et puis « Le Vieux Colombier », fief de Sidney BECHET.
Au « Bidule » il entre dans l’orchestre de Michel CATHEBRAS.
Cependant le statut de simple membre ne lui suffit pas.
Il quitte l’orchestre et monte rapidement sa propre formation : les « New Orleans Feetwarmers » avec Bernard DORAT, « Poumi » ARNAUD et François GUIN.
De temps en temps il alterne avec l’orchestre maison de « La Huchette » dirigé par le clarinettiste Maxim SAURY, ce qui est un excellent tremplin pour une jeune formation, eu égard au succès des disques de Maxim SAURY « Rendez-vous à La Huchette ».
En 1957 on annonce l’ouverture d’un nouveau club : « Le Slow Club ».
C’est un évènement à l’époque pour les danseurs comme pour les musiciens qui sont toujours en quête d’une nouvelle ambiance.
Consciente de l’importance d’avoir un bon orchestre, la direction du nouveau club auditionne plusieurs formations pendant trois mois.
La sélection se resserre autour de sept groupes et le verdict final donne le job à l’orchestre de Marc LAFERRIERE.
En leur faveur, outre les qualités musicales, l’orchestre a une excellente présentation. Les musiciens sont sérieux et sobres et surtout arrivent à l’heure.
Retenant la leçon, Marc exigera tout au long de sa carrière la meilleure musique possible et une tenue impeccable.
Le « Slow Club » ouvre finalement en 1957, et dès l’année suivante l’orchestre enregistre pour « Pacific », ajoutant au succès du club.
La formation y joue pendant quinze ans, Claude LUTER venant trois fois par semaine renforcer le groupe.
À chaque passage à Paris les musiciens étrangers ne manquent pas de venir jouer avec l’orchestre : Barney BIGARD, Benny WATERS, Rex STEWART, Bill COLEMAN ou Cat ANDERSON.
En 1972, Marc et ses musiciens commencent à avoir envie de nouveaux horizons, d’autant plus qu’il reçoit des propositions intéressantes qu’il ne peut accepter tant que son contrat le lie au « Slow Club ».
Il décide donc d’arrêter, et c’est Michel ATTENOUX et son orchestre qui lui succède en 1973.
Par la suite la carrière de Marc prend un nouvel essor et sa popularité surtout parisienne s’étend à toute la France et même à l’étranger.
Libéré de tout engagement, il noue des contacts tous azimuts, fait de nouvelles connaissances et crée des liens d’amitié avec des personnalités de tous bords.
Il est partout et l’orchestre enchaîne les engagements.
La chance vient lors de la première liaison officielle Paris-Toulouse et retour du nouvel « Airbus » en service depuis un mois.
Ce voyage transporte comme passagers le gratin de l’aéronautique, de la politique, des affaires et de la finance.
Le journaliste bien connu de la télévision, Yves MOUROUSI, chargé d’animer ce vol et également un grand déjeuner prévu à Toulouse avec un direct de deux heures sur « France-Inter », a fait appel à Jean-Jacques DEBOUT et à Sylvie VARTAN.
Comme il faut un orchestre pour jouer pendant le repas, son choix se porte sur Marc LAFFERIÈRE.
Dès le lendemain, MOUROUSI appelle Marc pour lui faire part des félicitations nombreuses des personnalités présentes pour la qualité de l’animation et dans la foulée il lui fait part de l’engagement de son orchestre pour l’émission « Bon appétit » qu’il anime chaque dimanche à la Télévision.
C’est une chance formidable, car à l’époque il n’y avait que trois chaînes télé et passer chaque dimanche à midi quand les familles sont réunies, c’est le succès assuré.
Le résultat ne se fait pas attendre.
Dès les premières émissions, le téléphone de Marc commence à sonner pour des engagements de soirées, de cocktails, de concerts, mais aussi de demandes de « gros clients » : « Le Tour de France cycliste », « Les 24 heures du Mans », la tournée d’été d’« Europe 1 ».
En deux ans la renommée de Marc LAFERRIÈRE est faite.
À l’époque l’orchestre est composé du trompettiste Irakli de DAVRICHEWY, du tromboniste Rolf BUHRER, de Marc au saxophone soprano, du pianiste Jean-Pierre POTTIER, du contrebassiste Pierre LACOMBE et de Francois BIENSAN à la batterie.
À l’occasion de quelques pas hors du style Nouvelle-Orléans, il passe quelques fois du soprano à l’alto, voire même au ténor.
Ces moments nous restent dans l’album « Jazz Patchwork » dont le seul titre du pur style LAFERRIERE servira d’indicatif à
Depuis il y a eu quelques changements dans l’orchestre.
Il a eu deux fils musiciens : Olivier qui joue de la trompette et du tuba et surtout Stan qui joue du piano, de la batterie, de la guitare et écrit des arrangements.
Ces dernières années il a abandonné, pour des raisons de commodité physique, le soprano droit au profit du soprano courbe (modèle plus petit calqué sur la forme de l’alto).
En 2009 Marc se produit toujours avec autant de succès en concert et dans les festivals.